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Chroniques de
Kaid'


Chapitre II
L'Aube nouvelle

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Mars 2024, Mardi.

 

Cela fait un moment maintenant que j’ai délaissé ma plume de Pittopatte au profit de de discussions réelles. Aucun regret à ce sujet, pourtant je sens qu’il est temps de rouvrir mes carnets de voyage. Il s’en est passé des choses depuis ma dernière entrée, pour sûr !

Je suis assise auprès de mon arbre, je suis heureuse. L’Aube nouvelle s’annonce, le soleil sera sûrement haut dans le ciel d’ici à ce que je termine mes confessions, quoi qu’il ne s’agisse pas que de l’astre solaire. Depuis quelques jours, j’entends le battement des Cœurs Elmériens tambouriner en mon sein, je ne saurai être plus fière de mes racines. Les Elmériens sont peu nombreux, éparpillés, sans contestes pas les personnalités les plus influentes de ce Cyber-continent, mais pourrait dire qu’ils sont insignifiants ?

 

Droits, fidèles au Khanat en étant simplement fidèles à eux-mêmes, voici la Liberté Libérée© dont j’ai tant entendue parler. A dire vrai, j’en arrive à la conclusion que la disparitions des terres Elmériennes reste la meilleures chose qu’il puisse arriver à cette bande de cinglés, mes sœurs, mes frères, ma famille. Pour la première fois depuis… et bien pour la première fois de toute ma vie, je sens que j’ai trouvée mon foyer, chaleureux, chaotique et surtout, fraternel. C’est une sensation que je ne parviens pas à coucher sur le papier, je n’ai pas les mots pour exprimer ce que je ressens, heureusement, avec eux, les mots ne sont que secondaires.

 

Il ne s’agit pas seulement des Elmériens, j’ai rencontrée de nombreuses personnalités toutes plus distinctes les unes des autres. Des petits régents adeptes de marchés itinérants, un apprenti Chevalier au Gros Pif, une redoutable adversaire s’étant emparée du trône d’Elmer, une Barbe Universelle©, une douce artiste soucieuse de son peuple, et tant d’autres que je peux citer sous peine de vider le peu d’encre qu’il me reste.

J’ai livrée mes premiers combats, j’ai connue mes premières défaites, et aussi quelques victoires. J’ai pu observer depuis les ombres de l’indifférence ces peuplades mettant en forme le Grand Ordre Naturel des Choses©. Ils se disputent comme des enfants devant un Karash en peluche, c’est vrai, mais qu’est-ce que la maturité, sinon reconnaître cette part infantile qui sommeille en chacun de nous, la nature sauvage et inextinguible de nos volontés profondes, le but ultime de toute créature vivante ; la Survie.

Je comprends de mieux en mieux les leçons qui me furent données. Survivre, ce n’est pas seulement rester en vie, l’aspect physique de la chose, n’est rien de plus qu’une face de ce Cube Caspien. Elle existe, elle est réelle, mais elle n’est qu’une partie du tout, de la Matrice Originelle©. Et cela, je peux l’observer depuis mon arbre. Ils luttent pour ne pas voir leur mémoire, leur idéal, les liens qu’ils ont tissés, disparaître. Je reconnais que c’est parfois usant de les voir courir après une balle de logique brute comme le loup affamé, se pensant supérieurs, mais après tout, admettre son erreur, c’est poser un pied dans la tombe. Du moins c’est ce que leurs actes disent à la place de leurs mots.

Je ne jugerai pas ces enfantillages, je n’aime pas plus être traînée dans la boue, quand bien même j’ai tort. Enfin, ce n’est pas si important, un poisson perdu dans l’océan.

 

Ces liens que j’ai crée, que ce soit avec ma meilleure amie Alice, mon chef de Clan Njördak, ou mon ennemie jurée Ninoo, je compte bien les préserver tout comme eux. J’espère seulement que j’aurai un peu plus de classe que ces experts de la pique insidieuse et creuse.

 

Ah oui, j’ai été nommée Grande Khanne. Je n’ai toujours pas comprit comment cela est arrivé, il faut dire que je venais de subir une lourde défaite contre cet enfant vantard de Gros Pif. Je ne me chercherai pas d’excuses face à sa victoire, cela ne veut pas dire que je n’en ai pas. Enfin passons.

Je suis a présent persuadée que la Grande Slavonne, détentrice du « Trône » s’est servie de moi pour rallonger la portée de son influence, pourtant, de nouveau, je ne m’en plaindrai pas, pourquoi devais-je râler quand l’opportunité m’est donnée de relancer le cœur du Khanat ?

Bien au contraire, d’une certaine façon, je suis reconnaissante envers cette harpie mégalomane. Cela fait quelques jours, et déjà, les voix Elmériennes s’élèvent, sortant de cette torpeur satisfaite qui les définissait jusque là.

 

Je ne compte pas abandonner, sinon l’idée de suivre les traces de mes aînés. Je comprends à présent, que la véritable liberté, c’est de choisir sa voie en chaque instant.

Il est temps, à présent, de retourner auprès de mes frères. Arf, ce qu’elle gratte cette moustache…

 

 

Kaidouss Mac Heckett, Grande Khanne du nouveau Khanat Quas’Aryen.

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