" Je suis née peu de temps avant la montée des eaux. Durant toute mon enfance, je n’ai rien connue du Cybermonde, si ce n’est les histoires que me contait mon père lorsque la solitude le rongeait. Nous vivions loin de tout, par delà les eaux, dans le Vrai Nord comme il disait. 

     De la neige, du froid, et pour compagnie rien de plus que des cauchemars, telles n’était pas alors ma vie dans ce qui avait parfois beaucoup d’un enfer, mais pas si souvent. Mon père était là, à sa manière certes, mais il ne m’a jamais abandonnée. C’est sur que lui aurait voulu que je suive ses traces et continue de lutter contre ses ennemis de toujours, ces vivants qui sont pourtant morts et qui se glisse dans chaque parcelle d’obscurité. J’en ai souvent tremblée c’est vrai. Mais en dépit de toutes les épreuves que nous avons vécu dans ce lieu de non-vie, je garde le souvenir de ce visage confiant et déterminer à ne pas s’oublier. Quand on a froid je vous assure c’est pratique.

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     Ma Mère était une femme pleine d’amour, je m’en souviens encore, pourtant je me souviens aussi qu’elle partait souvent dans des réflexions qui me dépassaient et ainsi fut posée la première brique de la distance. ​​

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   Mon frère aîné, Zeypa, lui s’enfuit dès qu’il le pu en lançant des promesses de ne pas m’oublier ni même de m’abandonner. Je ne l’ai jamais plus revu. J’ai entendu vaguement parler de lui. Qu’il a monté son propre clan, qu’il a été proche de la Grand Khanne Merowna ou même de passer à rien d’obtenir le titre de Roi Ruthvène pour bâtir le Khanat qui avait disparu.

  Un homme exceptionnel à n’en pas douter. Et quel plaisir de ne pas vivre dans son ombre finalement, le niveau est trop élevé. Non, je ne dois pas perdre de vue les leçons que j’ai tirée de mon passé. 

   Il n’y a que l’Ordre Naturel des Choses. 

C’est ce que mon père essayait de me dire. C’est ce que ma mère essayait de me dire, ainsi que mon frère. Mais je ne comprenais pas leurs mot quand j’aurai du écouter leurs cœurs.

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   Ainsi va le Cybermonde, On ne prend conscience de ses options que lorsqu’elles sont toutes épuisées.

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    J’ai donc passée les 18 premières années de ma vie isolée. Retenu par un père qui craignait bien trop pour moi, ne voyant pas les qualités qui selon lui étaient requise pour devenir un Guerrier, tradition chez les enfants d’ Elmer Caps, le fondateur du Khanat Elmérien et héros pour des centaines de gens. Alors il me protégeait, ne se rendant pas compte qu’il m’étouffait. Difficile d’en vouloir à quelqu’un qui vous fait du mal pour vous faire du bien, mais ça n’en reste pas moins douloureux. Ah, on fait tous du mal à quelqu’un dans sa vie, je dois restée concentrée, ainsi va l’ Ordre Naturel des Choses. C’est un cycle, une chaîne, un tourbillon, peu importe le nom que tu lui donne, c’est un tout qui existe en tout temps en constante bataille avec son exact opposé.  

  Ainsi l’a voulu l’Ovule Sacrée, mère créatrice et la Matrice Universelle. KolShermi Vray-Mantoph.

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   Et aussi selon sa conception, le temps passe et la vie continue. 

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     Je n’ai pas connue le Khanat, je n’en ai entendu que des histoires. Mais dans ces histoires, un élément revenait sans cesse, comme fer de lance de toute la civilisation dont j’étais l’héritière. La Notion de Duel. A coup de baffes ou de mots, les duels étaient non seulement monnaie courante au Khanat, mais aussi très appréciés et encouragés. Il était préférable de perdre 100 fois la tête haute, que de perdre une seule et unique fois dans la disgrâce. L’honneur ! Ah, ce mot si souvent prononcé que même son écho me casse les oreilles. Cependant je remarque tout de même que la perception de chacun semble varier quand au sens de ces grands mots. Cela m’a incité à rester curieuse. Une ouverture dans la Yourte, suffisante pour entrevoir et ressentir l’extérieur. Enfin je m’égare... ou pas finalement. J’en reviens à ces fameux duels et l’importance d’être capable de défier son adversaire et de l’écraser, sans haine, mais simplement pour assurer sa place dans l’Ordre Naturel des Choses. Ne vous trompez pas, je n’ai vu son épée qu’une fois, alors qu’il était partit chercher du Bois. Je n’en ai vu la lame que de me fait, et jamais il n’a tiré le fer devant moi. Ce sont les rares invités, dont je n’ai retenue aucun nom, qui me racontaient les fait d’armes de sa jeunesse. C’est vrai, j’ai passée de longues années à le voir comme un héros solitaire, ne pliant face à personne, mais en essayant toujours au maximum de ses capacités de sourire et de rire.

 

    Ah... je me souviens de ce rire, je l’entends encore. Communicatif, sincère. Enfin rassurez vous, étant curieuse et donc toujours fourrée dans des situations idiotes ou dangereuses, j’ai aussi été témoin de son autre visage. Je l’admets, même la grande Déesse n’aurait pas pu me supporter. Je n’ai pas tellement changée, mais au moins j’en suis consciente.  

   Contrairement à l’époque. Et tout comme dans les histoires dont il m’abreuvait, j’ai décidée de refuser cet héritage. Là ou je me sens idiote, c’est que j’ai refusé de jouer au jeu des duels en déclenchant le tout premier auquel je participerais. Nous nous sommes affrontés violemment sur tout les terrains, dès que je fus en âge de faire des choix, nous étions en constante opposition, éclaircies tout de même par des instants de pur bonheur complice. 

   J’ai finit par gagner. La Victoire la plus amère de toute ma vie. Ce n’est pas moi qui ai vaincu mon père, ni mes mots, ni ma technique. Le poids du temps, cumulées à celui des remords, voila ce qui l’avait fait plié. La face cachée de l'amour.

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  Pour mon tout premier duel, j’avais connu la victoire dans la honte. Je refusais de l’admettre, mais ces mots qui j’avais glissés ça et là dans son esprit, cette sournoiserie infâme. Ce fut ma toute dernière leçon.

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Pour être franche, je ne pense pas l’avoir encore maîtrisée. Je garde juste une chose à l’esprit.

Si tu l’ovules bien, tu éduqueras la victoire. "

 

Kaidouss Mc Heckett,

fille de Bertand Mc Heckett et Finea Mac Hulott.